FFME

Merci au Comité Territorial FFME 05 de permettre à cette équipe d'exister !


lundi 26 juin 2017

Terrain d'aventure dans les Hautes Alpes !


En cette période de canicule, le rendez-vous est donné à 7h du matin au pied de la paroi du Chas de l’Aiguille pour se rendre dans la voie « Chas Fichuré craint les spits ». Et des spits, nous n’allons pas en croiser beaucoup dans ces 200 mètres d’escalade puisque le but du jeu est de faire du terrain d’aventure. Chas pristi ! Ch’est que ch’est pas donné ches quotachions ! Il va falloir renforcer notre concentration pour placer correctement nos protections dans ces jolies longueurs homogènes dans le 5c. Nous enchaînons les belles fissures qui avalent nos friends et coinceurs aisément. L’escalade reste facile et sereine jusqu’à la ligne compliquée du haut de la voie. Nous n’avons pas chiallé dans ce 5c/6a du Chas mais avons bien couiné dans le crux… il ne fallait pas que ce soit plus dur !
Soleil et chaleur nous rattrapent sur les deux dernières longueurs. La descente à pied se fera en mode fournaise et il faudra finir la journée au lac de la Roche de Rame pour retrouver une température corporelle acceptable.

Pour le lendemain, le réveil se fera en pleine nuit avec un orage lumineux et détonnant. Nous partons à 6h de Briançon direction la vallée Etroite derrière la vallée de la Clarée traversée dans une ambiance écossaise. Nous remontons l’éboulis qui mène à la Tour Germaine.
Si vous voulez savoir comment on reconnaît une équipe d’alpi filles d’une équipe de garçons, c’est simple, il suffit de regarder comment se passe la marche d’approche ! Personne ne joue la montre, pas de compétition chez les poulettes, on préfère compter fleurette et parler gallinacés… sans pour autant traîner ! On a quand même le fantôme de Julia sur nos épaules. Efficacité les filles ! On met du tempo et du rythme !
La chaleur de la veille nous a quittées à cette altitude. On arrivera même à grelotter sur certains relais bien ventés et à l’ombre. Les filles ont la chair de poule, situation somme toute assez normale pour une équipe de poulettes !

Chaque cordée profite de l’ambiance aérienne de cette belle tour aux allures Dolomitiques. Quelques heures seront nécessaires pour rejoindre la Madone du sommet et profiter de la vue avant de chercher la voie de descente.



Encore un beau week-end passé ensemble, des itinéraires à trouver, de jolies voies, des manips de cordes à gérer, des protections à poser et de précieux conseils à intégrer ! Un grand merci à Valérie et Nico pour ces beaux moments !











































jeudi 15 juin 2017

L'EDAF à Chamonix !

Les 9, 10 et 11 juin, c’est à Cham’ que l’Equipe Départementale d’Alpinisme Féminine des Hautes Alpes établit son camp de base. Chamonix, capitale de l’alpinisme, ville surplombée par sommets et glaciers, où il est possible de passer de 1035 m d’altitude à 3842 m en moins de 30 minutes à bord du téléphérique de l’Aiguille du Midi. Ces prouesses mécaniques offrent l’accès à la haute montagne aux nombreux grimpeurs ainsi qu’aux touristes venus de tous horizons voir de plus près le Mont Blanc et ses compères.

Pour l’apéro de ce vendredi, ce sera l’arête à Lolo, parfaite mise en jambes sur ce terrain mixte d’altitude. Cela permet également de laisser passer la foule qui se rue sur notre deuxième objectif de la journée…
Gagner en rapidité, être efficace dans les prises de décision, protéger au mieux la cordée, c’est ce que nous essayons de faire sous l’œil avisé de Fleur. Après une traversée du refuge des Cosmiques chaussures à la main, nous poursuivons le voyage sur l’esthétique arête des Cosmiques. Super ambiance sous ce beau temps chamoniard…. Comprenez beaucoup de nuages !:)
La variété des manip’ de corde et du terrain a ravi toute l’équipe qui enjambe la barrière de l’Aiguille du Midi avec le sourire. En dessert ce jour, ce sera deux tournées et des Nachos bien dégoulinants (sur les conseils de Fleur… il faut toujours écouter les guides!) pour le débriefing de la journée en vallée. C’est avec grand plaisir que nous retrouvons Julia, toujours pétillante de dynamisme, autour d’un verre.

Au programme de ce week-end, ce sera cramponnage sur la Mer de Glace, montée au refuge du Couvercle, puis face sud de l’Aiguille du Moine.
A la sortie du Montenvers, direction le glacier 100 m plus bas par les fameuses échelles. C’est Bruno qui nous accompagne aujourd’hui mais chacune de nous a la voix de Julia ancrée dans un petit coin de la tête : « les échelles c’est face au vide et sans les mains qu’on les descend ! Et pour monter ce sera aussi sans les mains ! » Dans un élan de générosité, elle nous autorise l’usage de nos pieds ! :)
L’exercice fait parler pas mal de monde derrière nous… J’aimerais me retourner et leur dire : « non mais vous croyez vraiment que ça nous amuse de faire ça ! » Mais je préfère me concentrer sur mon sort…
Exercice de style en 10 pointes au niveau des Moulins de la Mer de Glace… plus c’est raide, mieux c’est ! Puis diverses manips’ de corde au cours de la montée en refuge, le tout sous un ciel limpide digne des Hautes Alpes.

En arrivant sous la face sud de l’Aiguille du Moine, nous sommes quelque peu intimidées par l’ampleur de la tâche qui nous attend le lendemain. Efficacité et rapidité seront la clé du succès si on veut atteindre le sommet et regagner la gare du Montenvers à temps pour attraper le dernier train en partance pour Chamonix. Si nous explosions le chrono, la peine serait sévère… louper le train du retour rajouterait 1000 m de dénivelé négatif à une journée déjà bien longue ! Quelle que soit notre avancée dans ces 400 mètres de face, il est décidé à l’unanimité que 9h30 serait le dernier délai pour faire demi tour afin d’attraper le dernier train de 17h.
Lever 4h sous un ciel étoilé et bien chaud, départ du refuge 4h35. « On met du rythme les filles ! » « Pas de répit, je vous veux toujours en mouvement ! » « et là, ça va où ? » « On protège et on avance ! » Voilà le rythme de la musique qui nous accompagne jusqu ‘au sommet atteint à … 9h20 ! On a quand même droit à 10 minutes de pause au sommet avant que Bruno ne nous mette la pression :
« Pour la descente il faut être efficace et rapide, attention, on a vite fait d’exploser les chronos ! » La consigne est claire et nous ravit peu : pour gagner du temps, pas de rappel mais désescalade face à la pente en posant des points de protection. Seules les deux dernières longueurs nécessiteront un rappel.
Retour à ce super refuge du Couvercle à 13h (merci aux gardiens pour leur chaleureux accueil). Le temps de refaire les sacs, il fallait déjà s’élancer vers la Mer de Glace pour boucler un week-end intense et instructif.

Bravo à toutes les filles pour leur efficacité sur le terrain et merci à Fleur, Bruno et Julia de nous pousser toujours plus loin et pour leurs précieux conseils.
Merci aussi pour les leçons de français… Il faut croire que le montagnard aime inventer des expressions inédites. A force de errer en altitude avec pour seule compagnie les choucas, cette espèce humaine semble avoir créé de nouveaux mots. C’est ainsi que nous avons « fait le zigzagment » autour des crevasses, accompli des étirements pour la « souplitude » des muscles, et avons été « rectifiés » par la fatigue de ces trois jours !

RDV dans deux semaines pour un week-end grandes voies et terrain d’aventure !




Arrivée sur Chamonix à minuit ... il faut faire les sacs !


l'Arête à Lolo






Dans l'arête des Cosmiques






2° jour, descente des échelles sur la Mer de Glace.
Exercice de style en 10 pointes...
Montée au Couvercle
La face sud de l'Aiguille du Moine
La mascotte de l'équipe au refuge !
un peu de "souplitude" !
la vaisselle au refuge !





J3, lever du jour, direction l'Aiguille du Moine
Lever de soleil sur le Mont Blanc

Du sommet, vue sur l'Aiguille Verte et les Drus
Summit !
dernier rappel !
Encore quelques échelles pour revenir sur la Mer de Glace...